accueil   |   l'agenda   |   le château   |   les visites   |   la biodiversitĂ©   |  



Visiter le château


Le château est ouvert gratuitement les dimanches après-midi d'été de 14H30 à 18H30.
Ses cours, vergers, vignes sentiers sont d'accè libre toute l'ann&e;e.
Les visites de groupes sont possibles sous condition : 5€ par adultes et 3€ pour les scolaires avec rĂ©servation obligatoire.
Renseignements : Office de tourisme sud Côte chalonnaise au 03 80 92 00

 
Nous vous proposons une visite du logis des seigneurs de Bissy en évoquant particulièrement les travaux de restauration depuis que le château des Thiard a été confié généreusement par la famille de Fernehem de Bournonville à notre association en 2001.
Les propriétaires avaient sauvegardé l'essentiel, mais les intérieurs inhabités depuis pas mal d'années étaient victimes d'un certain abandon. De plus, le délaissement par les Thiard au début du 17ème siècle comme demeure familiale et son occupation par leurs fermiers ne pouvait évoquer que très difficilement son âge d'or : celui de Pontus de Tyard.
Les travaux engagés, depuis 2001, par notre association et grâce &eagrave; des entreprises spécialisées, des chantiers d'insertion ou des chantiers de jeunes (et moins jeunes) bénévoles de Rempart, permettent aujourd'hui de d&ecute;couvrir ce corps de logis peu transformé depuis le 16ème siècle. Ne manque bien sĂ»r que son mobilier et les tapisseries qui devaient alors lui rendre un aspect plus chaleureux. Sans oublier les livres de Pontus mais nous en reparlerons ... Les inventaires des siècles passés mentionnent quatre chambres à feu, c'est-à-dire où se trouvent les cheminées. Ces «chambres» sont à usage multiple, on y couche bien sĂ»r, on y dresse la table, et on y reçoit.

Salle de la Comtesse



Cette « chambre à feu » possède une cheminée qui, avec son caractère flamboyant est très semblable à celle de la salle basse. L’usage de cette pièce était également diversifié. N’oublions pas que dans ce château familial les différentes chambres pouvaient être affectées à tel ou tel membre de la maisonnée. Nous avons décidé de la nommer « salle de la comtesse » parce qu’une comtesse en fut la dernière résidente dans les années 1970.
Auparavant et jusqu’à la seconde guerre mondiale, une famille de fermiers et de métayers l’occupait. Aussi l’espace avait été cloisonné, la fenêtre de la cour élargie et les murs plâtrés. Les poutres sont datées des années 1549/1550, comme toutes celles du logis, et témoignent bien d’une réédification complète au milieu du 16ème siècle. Elles sont par ailleurs moulurées de façon semblable à celles que vous retrouverez dans la salle basse. Elles étaient malheureusement très fragilisées et ont donc bénéficié des techniques de consolidation à l’aide de résines et d’armatures en fibre de verre.
Après la démolition des cloisons, l’espace retrouva son volume initial. Puis, la restauration se porta sur les murs en commençant par le piquetage des crépis au ciment du 20ème siècle pour certains murs et un déplâtrage soigneux pour d’autres. Puis il fallut recréer les enduits à la chaux sur les murs mis à nus et un complément d’enduits pour les parties conservées. Après un badigeon de chaux, les encadrements des ouvertures furent mis en décor. Au cours de ce travail de restauration, mené par un chantier bénévole, après que les murs furent déplâtrés et débarrassés des enduits successifs qui les avaient recouverts depuis leurs origines, sont apparues progressivement des traces de décors peints. Des relevés furent réalisés ainsi que des essais de restauration. Ceux-ci permirent de lancer une restauration complète du décor du mur sud. Si toute la pièce était, sans aucun doute, décorée de la même façon, les autres murs ne possédaient pas suffisamment de restes pour être traités si ce n’est le cĂ´té droit du manteau de la cheminée. On peut maintenant y découvrir un profil féminin avec une coiffure du 16ème siècle. Nous aimons y voir Pasithée, la muse de Pontus de Tyard ; cependant comme le logis actuel a été édifié par son père ou par son frère, nous n’avons aucune certitude sur le commanditaire réel du peintre. Le mur, quant à lui, présente une végétation exubérante et fantastique, faisant penser au jardin d’Eden, même si son interprétation est difficile du fait de ses lacunes. Avec le temps, les couleurs ont toutes évolué vers le gris si ce n’est les boutons floraux présentant encore de l’ocre. Le restaurateur Luigi Vettori y travailla plusieurs mois en commençant par un rebouchage soigneux des piquetages qui avaient permis d’accrocher les plâtres du 19ème siècle puis une mise à la teinte des parties reconstituées. Un nettoyage fin et des retouches « a trattegio » des lacunes (réalisées à l’aquarelle et donc réversibles en accord avec la Conservation Régionale des Monuments Historiques) permettent aujourd’hui de s’imprégner de ce décor.
On peut noter deux communications depuis cette pièce : une vers le fournier qui abrite le four à pain et a pu servir de cuisine et une vers le cabinet dit de la prison dans la tour barlongue (en fer à cheval) adjacente au logis cĂ´té rue. Ne se visitent pas.




Salle de la Bibliothèque



Nous avons choisi d’appeler cette chambre haute : « salle de la bibliothèque » puisque le château de Bissy abritait une des plus grandes bibliothèques du royaume : celle de Pontus de Tyard. Ces livres pouvaient être dans un petit cabinet adjacent comme celui de la tour carrée ou bien dans cette grande salle assurément la plus belle pièce du château lorsqu’il y résidait et qu’il aimait recevoir ses amis à Bissy.
Après la restauration du plafond de la salle basse décrit dans celle-ci, nous avons pu réaliser ce plancher bien qu’à l’origine le sol était sans doute pavé de terres cuites. Une fois les murs restaurés il fallait se déterminer sur le plafond dont il ne reste plus qu’une travée. Comme il manque une poutre intermédiaire et que celle présentée sur deux gros corbeaux ne peut assurer une fonction normale, nous avons décidé de garder ce volume original. Il permet ainsi de voir le château en coupe et de découvrir le dernier étage qui, à l’époque permettait sans doute de loger toute la domesticité de la maison. On peut remarquer la porte d’accès donnant en haut du grand escalier à vis. Aussi un chantier bénévole eut pour tâche de garnir de voliges le dessous des chevrons afin de rendre cette pièce plus chaleureuse. On peut remarquer que la travée en place du plafond ne présente pas les caractéristiques d’un plafond à la française car les solives sont trop espacées pour permettre de placer des planches dans le même sens mais oblige à les poser de façon perpendiculaire. On peut remarquer également que sa poutre n’est pas travaillée de belle façon (étrange pour une salle de prestige) et qu’un reste de volige suggère que ce plafond a pu être « habillé ». Alors quand un érudit au début du 20ème siècle parle d’un plafond à caissons, comment ne pas être conduit à l’imaginer ici même ?
Une porte basse mais à l’appareillage soigneux permet curieusement d’accéder au petit colombier du dessus de la chapelle. On peut se faufiler par un passage très étroit et tortueux vers l’intérieur de celui-ci. L’édification au 16ème siècle du grand colombier du jardin a sans doute provoqué la désaffection de celui-ci ce qui est assez logique au vu de sa proximité avec une belle pièce à vivre (désagréments dus au bruit et aux odeurs). Il est vraisemblable que les changements familiaux de la deuxième moitié du 16ème siècle aient provoqué l’abandon d’un projet de travaux à son emplacement.
Vous allez emprunter (attention soyez prudents) pour redescendre à la salle basse le petit escalier à vis du sud du logis. Celui-ci est beaucoup plus ancien que le grand escalier. Il dessert les petits cabinets de la tour carrée, un petit appentis avec des latrines sur consoles (ne se visitent pas) et redescend également aux caves sous la salle basse. Ses marches étaient fracturées menaçant la structure même de la tourelle. Des techniques identiques à celles employées pour la poutraison (perçage des marches dans leur longueur entre les murs et le noyau central puis résine et fibre de ver) lui redonnèrent une structure cohérente. Les murs furent renduits à la chaux en conservant des témoins chaux (15ème siècle?) et plâtre (16ème siècle).


La chambre haute



En empruntant le bel escalier à vis menant à l’étage. Les murs de cette tourelle et les décors des marches ont bénéficié des mêmes restaurations. A noter qu’à cette époque, le 1er étage devient progressivement le niveau le plus prestigieux et que l’édification de ces tourelles d’escalier adjacentes au logis renforce le prestige des propriétaires.
Cette pièce est désignée dans les inventaires comme « chambre haute » par devers bize (au nord). Avant de restaurer les murs, il fallut démonter le sol très dégradé, ce qui permit une consolidation des poutres le soutenant. Elles étaient fracturées, et les spécialistes purent ainsi les consolider sur toute leur longueur. Le sol en terre cuite put ensuite être restitué sur une dalle armée contribuant à la solidité de l’ensemble. Quant au plafond, si une poutre avait été remplacée à la fin du 20e siècle il nous restait à mettre en place les solives et planches manquantes. On peut remarquer que pour la travée d’origine sa poutre est à peine dégrossie et que le rajout sur celle-ci d’une volige moulurée laisse supposer qu’elle fut recouverte d’un plaquage. La traverse de la croisée cĂ´té rue fut changée ainsi que ses menuiseries. De cette fenêtre, Pontus pouvait-il voir le château de Vernoble de Guillaume des Autels puisque ce dernier assurait en revanche, admirer de son château « l’orgueilleux bâtiment » de son cousin ? La belle cheminée comme celle de la salle voisine dite de la bibliothèque présente des motifs des pieds droits plus conformes aux attentes d’un édifice de la Renaissance que ceux exécutés pour les cheminées de l’étage inférieur.
Une ouverture permet de pénétrer dans un petit cabinet dit des latrines puisque celui-ci en est pourvu. Ces toilettes permettaient une évacuation par un conduit dans l’épaisseur du mur vers les fossés. A ne pas confondre avec la bretèche (dispositif défensif construit avec des pierres en saillie sur cette tour permettant de jeter des pierres sur des assaillants éventuels) qui elle, se trouve à un niveau supérieur de cette tour. Une bretèche semblable est également visible depuis la basse-cour en saillie en haut d’une tourelle. Les archères visibles ça et là et les assommoirs en surplomb de la porte sud de la basse cour confirment également la qualification du château de Bissy à la fin du moyen âge de « Maison forte à usage de défense ».
Puis le château se transforma en une « maison aux champs », lieu typique pour la Renaissance, où les nobles aimaient se retirer en pleine nature et recevoir leurs amis. Pontus de Tyard en parle bien dans son Ĺ“uvre.


La salle basse


Cette pièce est souvent qualifiée de salle ou de « salle basse » (dénomination retenue). Cela fait référence à l’époque médiévale où elle représentait un élément indispensable des « maisons fortes » des seigneurs ; on pouvait, par exemple, y rendre la justice, bien que pour Bissy, on mentionne plutĂ´t un « parquet » dressé dans la basse-cour. En 2001, la salle était alors divisée en trois. Son sol était en grande partie dépourvu de ses carreaux ; ses enduits avaient presque tous disparu et il ne restait plus qu’une travée du plafond à la française. De plus la dernière poutre conservée était très endommagée dans ses parties encastrées ; elle fut ainsi « réparée » à l’aide de résines et d’armatures en fibre de verre. Les autres poutres furent taillées dans des chênes abattus sur une commune voisine. Les sols furent restaurés avec des terres cuites anciennes et les enduits refaits. Les parties d’enduits qui ont pu être conservés dans tout le logis ont été étudiés et ainsi permettre une restauration à la chaux et des restitutions de décors : faux joints gravés, badigeons teintés pour l’appareillage autour des ouvertures … Des modifications « récentes » (19ème siècle ?) ne reste plus que la porte donnant directement sur la cour ; celle-ci a été réalisée avec différents éléments de l’ancienne baie qui la précédait : une fenêtre à traverse comme à l’étage. La chapelle castrale, autre élément récurrent des maisons fortes médiévales est un témoignage du château avant sa « modernisation » au 16e siècle, tout comme le petit colombier qui le surplombe. Ses enduits ont été également refaits ainsi que son sol curieusement constitué d’un mortier de chaux et de plâtre. Son autel, faute de certitude, a été laissé dans une présentation « archéologique ».


 Château Pontus de Tyard 2024